Je
ne vous apprends rien de nouveau en vous disant que les médias sociaux
sont omniprésents dans nos vies. D’ailleurs, ils sont de plus en plus rares, ceux
qui ne possèdent pas un compte sur l’un ou l’autre des réseaux populaires tels
que Facebook, Twitter, LinkedIn, YouTube, Viadeo, Instagram… En 2015, près des
trois quarts (72,8 %) des adultes québécois utilisaient les réseaux sociaux,
ce qui correspondait alors à 86,9 % des internautes québécois. Comme pour toute médaille, celle que je
décerne aux médias sociaux comporte deux faces dont l’une est manifestement
plus brillante que l’autre.
Le bon côté
Sur
le plan personnel, les médias sociaux sont un moyen gratuit et accessible pour
communiquer et garder le contact avec nos proches, peu importe où l’on se
trouve. Ils permettent de retrouver des amis, de s’en faire de nouveaux
(virtuels ou réels), d’échanger avec eux, de partager des informations, d’entretenir
nos relations professionnelles, de rechercher un emploi, de développer une
communauté autour d’un sujet ou d’un projet donné, d’organiser et de promouvoir
un événement. Bref, ils facilitent la publication, la diffusion et le partage d’informations,
de réflexions, de commentaires, de textes, d’images, de musique et de vidéos.
L’avènement
des médias sociaux a permis de généraliser et d’accélérer de façon
exponentielle l’accès aux connaissances et aux actualités de partout à travers
le monde, et ce, en temps réel, tout en légitimant la libre expression
instantanée des opinions individuelles. Choses qui étaient beaucoup plus laborieuses,
voire impossibles, il y a de ça à peine quelques décennies. Aujourd’hui, les
médias sociaux sont devenus des outils de participation à la vie sociale et les
jeunes s’y réfèrent comme principale source d’informations.
Sur
le plan des affaires, ils comportent également leurs avantages lorsqu’utilisés
pour améliorer la visibilité et l’image de marque d’une société. Ils sont d’ailleurs
pratiques pour, à moindres coûts, établir un contact direct avec les clients
actuels et potentiels, réaliser des études de marché et augmenter le niveau des
ventes par le biais de stratégies marketing ciblées.
Le revers de la médaille
Sur
le plan personnel, on oublie parfois que tout ce qu’on publie dans les médias
sociaux peut se retrouver sur la place publique. Il est devenu si facile de se retrancher
derrière un écran (ou un pseudo) pour écrire sans réfléchir à la portée de
notre message, ni aux contrecoups laissés par nos mots, en oubliant ce vieil
adage qui dit que « les paroles s’envolent et les écrits
restent ». Sur le web, il est bien difficile
d’effacer définitivement des propos malheureux qu’on pourrait regretter
longtemps et amèrement. Prenons-nous seulement le temps de réfléchir avant de
publier ? Dans ce monde où tout va de plus
en plus vite, j’en doute sincèrement.
Comme
les TIC
sont facilement accessibles et mobiles, la ligne entre vie publique et vie privée
s’amenuise de plus en plus et tend à disparaître. D’ailleurs, un des aspects
sombres des médias sociaux soulevés par certaines études récentes concerne particulièrement
les adolescents et les jeunes adultes. Étant très addictifs, les médias sociaux
provoquent parfois chez eux un besoin obsessif et irrépressible de rester branchés
et disponibles pour répondre, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, aux messages et aux
commentaires reçus, au point de développer de l’anxiété, de faire l’insomnie et
de progressivement s’isoler du vrai monde au profit de la virtualité. Est-ce que les médias sociaux sont en train
de devenir une cause potentielle de burnout et de dépression ?
Il semble que ce soit malheureusement le cas.
Un
autre aspect négatif soulevé par la dépendance aux médias sociaux est le
fonctionnement multitâche qu’ils provoquent. Par habitude, nous consultons nos
comptes Facebook, Twitter et autres pendant que nous travaillons, que nous
mangeons, que nous écoutons la télé, bref à tout moment, sans véritablement
prendre conscience que cela réduit notre capacité de concentration, notre
productivité. Est-ce devenu notre façon de vivre l’instant présent ?
Être partout à la fois, ailleurs qu’ici et maintenant ?
Ai-je
besoin de souligner ici la cyber intimidation, la désinformation, le partage de
fausses nouvelles, la propagation de rumeurs, la calomnie pure et dure sous le
couvert de la liberté d’expression. Malheureusement, dans la vraie vie comme
dans la vie virtuelle, certaines personnes sont foncièrement ou inconsciemment
(j’aime à le croire…) méchantes ! Nous avons tous entendu parler
d’histoires d’horreur mettant en vedette des victimes de harcèlement et de
persécution sur le web.
Sur
le plan professionnel, certaines informations divulguées librement dans les
médias sociaux par un employé mal formé ou malveillant pourraient évidemment compromettre
la sécurité et mettre à risque la confidentialité des données détenues par
votre entreprise. Sans compter qu’il est encore difficile de monnayer et de
mesurer précisément l’efficacité des stratégies marketing utilisées dans les
médias sociaux. Et que dire des possibles commentaires négatifs de clients
mécontents (ou de concurrents malhonnêtes) qui pourraient entacher votre
réputation ? Les dangers sont bien réels, il
faut en être conscient et rester vigilant.
En conclusion
L’univers
virtuel des médias sociaux a un impact significatif dans nos vies réelles. Ce monde
imparfait n’est ni tout noir ni tout blanc et nécessite d’y voyager en
demeurant prudent. Je suis pour la liberté d’expression si cela est fait dans
le respect de l’intégrité et de la liberté des autres. Ne banalisons pas la
médisance, la haine et la violence sous prétexte qu’elle est publiée
anonymement derrière un écran. Gardons à l’esprit que ce monde virtuel impacte
de vraies gens.